Réveil... Le rêve...

Une mer bleue qui reflète un ciel aussi azuré que l'esprit puisse permettre de l'imaginer. Une terre, au loin, enrobée de ténèbres. Jenaiz volait. Oui, il volait, ce fut sans doute une douce rêverie, mais peu lui importait. Il sentait le vent lui erafler le crâner et la douce odeur saline de la mer remonter jusqu'à son nez. Il se dirigeait vers cette terre, son corps était porté par un courrant ascendant, il se sentait oiseau; il se sentait vivant. Tel une lumière dans la nuit, il s'approcha de la pénombre qui entourrait le bout de terre et le transperça tel une flêche d'argent traversant le corps d'un démon immatériel et pourtant sensible à l'assaut. Il ne pouvait guère distinguer la surface de l'île, plus il avançait dans l'obscurité et plus il avait l'impression que celle-ci allait s'étendre à l'infini devant lui pour finalement l'engloutir. Mais il ne pouvait reculer, il entendait un appel, comme mille voix plaintives qui plaident leur cause, leur survie. Que faire dans un cas comme ça si ce n'était foncer, la vie est éphémère mais la gloire est immortelle. A travers ce brouillard opaque, il ne pouvait savoir s'il y avait quelque chose à trouver dans cette ombre menacante et macabre...

Puis soudain, une nuée d'oiseaux. Des corbeaux ou des corneilles lui arrachait la chair et tentait de le dévier de sa course. Jenaiz allait s'arrêter pour se battre mais sentit qu'il n'en avait pas besoin, il se concentra et leur dit tout bas:

"Vous ne pouvez rien contre moi... Cessez!"

Et les oiseaux disparurent. Soudain, devant lui, une lumière. Il avait trouvé la terre sous l'île et celle-ci resplendissait comme un soleil d'argent. Les reflets bleus et gris lumineux qui miroitait devant lui comme une richesse lui parurent soudain moins belles lorsqu'il vit les corps sanginolents de milliers de personnes, morte sur le sol. Il aurait voulu les aider mais savait que c'était trop tard et que son destin était ailleurs. Il continua sa route plus loin dans l'île. Là, arrivé dans une clairière, il se posa sur le sol et mille bras apparurent à l'aurée de la forêt qui lui faisait face. C'était des hommes et des femmes de tout âge qui l'acclamaient et tous, se précipitant vers lui, entonnèrent:

-Vive le roi pourpre, vive le juste!

Et là, Jenaiz se releva brusquement et sa tête heurta une branche. Il retomba sur sa couche de fortune.Il était dans la jungle, sur cette île. Cette étrange île où le temps ne semblaient pas influer. Coupée de l'extérieur comme si elle n'en avait jamais rien eu à faire. Cela faisait deux jours qu'il était dans les environs et autant de temps qu'il était resté à dormir et chasser dans la forêt. Il préférait ne pas s'aventurer à l'extérieur pour l'instant, préférant ce climat tempéré et cette faune potable pour économiser ses vivres. C'était étrange qu'il ait fait le rêve ici. Le rêve, celui qu'il n'avait fait que trois fois dans sa vie, à l'aube de tournant important. Etrange. D'autant plus que la dernière fois, son illusion n'allait pas aussi loin. Il s'arrêtait sur les terres d'argents et s'achevait là auparavant. C'était un signe, mais de quoi. On dit que les rêves où le se voit mort sont bons présages, les rêves de gloires serait-ils dont, par cette logique, néfastes? Il n'en savait rien. Pour l'instant, il était perché sur son arbre, des restes de viandes à côté de lui et le parchemin sur lequel il avait commencé à dessiner une carte des lieux. Il exploraient en effet la forêt depuis plusieurs jours à la recherche de choses à voir et surtout de répères géographique, connaitre le terrain étant toujours un avantage. Il ramassa ses affaires, les rangeat dans son sac et se leva en évitant l'autre branche à laquelle il s'était cogné, puis il sauta au sol. Il y eu un léger bruit lorsqu'il atterit dans les fourrés et il commença à marcher tranquillement, lorsqu'il entendit un bruit...

[Et voilà, à quelqu'un d'intervenir^^]

Quelle étrange créature... L'humanoide qui se tenait devant Jenaiz était fort étrange, on avait l'impression qu'il était tombé du ciel. Etait-ce seulement une impression, d'ailleurs? Le jeune pirate n'en était pas sûr. Ce qui était surtout étonnant, c'était la maison derrière celui-ci, une étrange chose que celle-ci entièrement construite de bois et, visiblement, fabriquée par l'étrange rouquin justement. Quelques secondes passèrent durant lesquelles, Jenaiz, les mèches de cheveux portées par le vent, observa l'inconnu dans l'ombre protectrice des arbres, sans bouger et sans émettre un quelquonque bruit. Bien que celui qu'il fixait semblait peu dangereux, le pirate savait que les impressions étaient souvent trompeuses et que, d'ailleurs, celles-ci étaient justement souvent employées pour parvenir à des fins peu scrupuleuses. Mais qu'importe, il se demandait surtout s'il y avait un intérêt quelquonque à entammer une conversation avec l'étrange homme ressemblant, en certain point, à un renard.... Mais, d'ailleurs, il en avait une queue! Il paraissait étrange que Jenaiz ne se soit aperçu plus tôt de ce curieux détail. Une queue, ce n'était vraiment pas banale. Il pensa d'abord que ce fut une décoration, mais bientôt, il fut persuadé de l'avoir vue bouger et qu'elle était biologique...

Soudain, le jeune inconnu ouvrit la bouche pour saluer Jenaiz. Il l'avait donc tout de même aperçu, mais après tout, qu'importe; le pirate n'avait jamais eu de problèmes à se défaire de quelqu'un depuis quelques années et si le rouquin était hostile, il serait vite neutralisé. Puis, au grand étonnement de Jenaiz, celui-ci se présenta. Il se dénommait Treize, drôle de nom. Un chiffre d'aussi funeste réputation était peu commun comme prénom, mais après tout, qui était-il pour juger de telles choses. D'accord, il avait tendance à prendre un avis sur toute chose, mais il était inutile de commencer à se poser des questions sur les noms propres ou son cerveau finirait par imploser avant ses trente ans. Trente ans, il n'y avait guère réfléchi d'ailleurs: attendrait-il un jour cet âge? Bien qu'il ait confiance en soi, il était sur une île inconnue et, peut être, peuplée de diverses créatures hostiles pire que la faune standard qu'il avait croisé dans la forêt. Le tirant de ses réfléxions, Treize lui proposa de venir s'asseoir dans sa maison. Il faisait preuve d'une grande hospitalité très rapidement, mais à quoi bon se méfier, il pouvait tuer un homme d'une simple rotation de poignet alors pourquoi toujours voir le mal partout..? Comme il se le répétait souvent, le monde n'est peut être que son propre rêve...

Inclinant la tête, il se dirigea d'un pas lent vers Treize, sortant peu à peu de la pénombre d'un air observateur. Il tournait et retournait la tête dans tous les sens, incrustant chaque détail des environs dans sa tête. Il notait d'ailleurs intérieurement l'emplacement de la maison pour la rajouter sur son plan plus tard. Il arriva soudain à deux mètres du rouquin et posa sa main droite derrière la tête puis, d'un air sincère, il dit:

-Désolé d'être resté dans l'ombre, Treize-san. Je me nomme Jenaiz, peut être as-tu entendu parler de moi sous le pseudonyme de Vino? Je ne sais pas si vous êtes en contact avec le reste du monde sur cette île, je suis un nouvel arrivant... Je te remercie pour ta proposition d'ailleurs, cette maisonette m'a l'air fort confortable...

Puis, retirant sa main de l'arrière de son crâne, il la tendit à l'homme-renard...

[HRP: Merci de m'avoir répondu, le forum avait l'air presque mort^^]